Paul Puget et la presse

« Lundi, seconde représentation de Beaucoup de bruit pour rien devant un public émerveillé par les costumes et les décors d’un goût si parfait et si luxueux tout à la fois, très intéressé par le touchant poème que M. Ed.Blaua si adroitement emprunté à Shakespeare, et tout à fait pris par les belles pages de l’intéressante partition de M. Paul Puget et applaudissant chaleureusement à ses qualités de charme, de vie, et de vigueur, qualités supérieurement mises en valeur par l’orchestre très sûr de M. André Messager. La troisième représentation est affichée pour mardi prochain en soirée.» (Le Ménestrel 2 avril 1899)

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« On nous écrit de Vienne pour nous signaler le succès sans précédent que vient d’y remporter la charmante cantatrice Marcella Pregi aux récitals qu’elle a donnés à la salle Rosé. On l’a justement couverte de fleurs, et à sa première séance, composée en majeure partie d’auteurs français, Paul Puget, Fauré, Diémer, Bizet et Massenet. On ne l’a pas rappelée moins de vingt-trois fois. » (Le Ménestrel 24 mars 1901)

« La scène antique de Paul Puget, Ulysse et les Sirènes, qui vient d’être exécutée à Londres, au Queen’s Hall, a eu le plus grand succès. Les journaux en vantent les belles mélodies et la sensibilité expressive. Les passages de l’oeuvre les plus applaudis furent le chant des sirènes « avec son rythme berceur», l’invocation à Apollon, « d’un caractère archaïque », et le beau chant final d’Ulysse au moment de son départ sur la trirème. Les soli étaient confiésà Mlles Agnès Nicho.lls (Lygie), Maria Galland (Molpé) et à M. Ben Davies (Ulysse), qui y firent montre de talent et d’autorité. Les choeurs manquaient un peu de sûreté, mais leur zèle fut grand et leurs intentions excellentes » (Le Ménestrel 17 avril 1909)

« INSTITUT. Le dimanche 28 mars a été donné un concert entièrement consacré aux oeuvres de Paul Puget. Le grand et sincère talent de ce musicien injustement négligé a reçu du public un accueil des plus chauds. Plusieurs de ses Mélodies, Chanson de Pirate, Mimosa, Aubade champêtre , Éternel Souvenir, Adoration, l’Etranger, — ont été bissées, ainsi que le chœur charmant intitulé le Retour des hirondelles. Ces œuvres ont été magistralement chantées par « Mme Maud Herlenn et M. G. Mauguière. Mlle Marcelle Bleuzet, violoniste distinguée, a interprété avec art l’interlude de Beaucoup de bruit pour rien; enfin, Mme Stiévenard-Lavello, pianiste, a joué remarquablement des airs de ballet de Lorenzaccio et le Menuet de l’Infante. Cette matinée s’imposait en attendant la première de Caprice de Roi à l’Opéra-Comique » (Le Ménestrel 2 avril 1920)

« Mais le gros morceau de la soirée, c’était une scène antique de M. Paul Puget, Ulysse et les Sirènes, écrite sur une poésie de Paul Collin, et c’est là une page de vraiment belle musique, qui a fait grande impression. Tout y est de belle ligne et de belle couleur, sagement pondéré sans jamais tomber dans le maniérisme ou la banalité.

Cette scène, orchestrée en vue des concerts de l’Opéra pour la saison1897, y ferait certainement beaucoup d’effet, et nous la signalons à MM. Bertrand et Gailhard. C’est aussi de bon augure pour le prochain ouvrage de M. Puget, Caprice de roi, que M. Carvalho doit représenter l’hiver prochain » (Le Ménestrel 22 mars 1924)

« Festival Paul Puget. Sur l’initiative d’un Comité composé de hautes personnalités artistiques et mondaines, un concert consacré exclusivement aux œuvres de Paul Puget a été donné le 24 juin, à la salle Gaveau, avec un succès considérable. Un public nombreux a honoré la mémoire de ce parfait et regretté musicien, en acclamant un ensemble d’œuvres de haute tenue qui, toutes, se distinguent par la finesse de l’expression, la justesse du sentiment, la distinction des idées et du style. Les chœurs du « Salon des Musiciens français » et de l’« Héroïque », remarquablement dirigés par M. Maxime Thomas prêtaient leur concours et ont remporté un succès considérable dans l’Ode de J.-B. Rousseau sur l’Aveuglement des hommes du siècle, qui était exécutée pour la première fois et dont M. Murano interpréta avec son art parfait le solo de baryton, l’orgue étant tenu par M. Georges Jacob et le piano par MIle Thérèse Durozier.

M. Franz, MIles Yvonne Gall et Germaine Cossini prêtaient le concours de leur incomparable talent, pour l’interprétation d’Ulysse et les Sirènes, scène antique dont l’effet fut énorme.

Grand succès également pour Mmes Maud Herlenn, Marthe Léman, MM. André Paillard et Murano dans diverses mélodies et dans plusieurs fragments de Beaucoup de bruit pour rien;- pour Mme Stiévenard-Lavello, pianiste, et Mlle Lily Laskine, harpiste; pour Mlles Merouze et Sauvegarde, qui exécutèrent avec une grâce exquise les danses de Lorenzaccio; enfin pour Mlle Madeleine Roch, qui ajouta à l’intérêt déjà si vif du programme un régal littéraire de choix. » (Le Ménestrel 25 juin 1924)